
Sur un globe ou un planisphère les pays sont représentés selon leur emplacement géographique et leur taille respectives. Et si l’on représentait le monde digital en faisant une carte du monde avec le poids de chaque type de domaine et l’importance que chacun représente respectivement sur la scène internationale ? Nominet a redessiné une carte du monde en pondérant la taille des pays selon le poids de chaque nom de domaine.
La carte du monde redessinée selon les noms de domaine
l’évolution de la technologie de l’information et de la communication a rendu le monde plus petit – Russel Haworth, Chief Executive Officer Nominet.uk
Fin 2015, on comptait environ 3,2 milliards d’utilisateurs d’Internet dans le monde (contre 400 millions en 2000). Cette croissance a été internationale, tant de par les utilisateurs d’Internet que dans le fait que chaque pays ait eu son propre espace en ligne. C’est ainsi qu’aux débuts d’internet, dans les années 80, il a été décidé que chaque nation obtienne un code à deux lettres : le Domain Name System était né, service gérant les noms de domaine et les associant à des adresses IP. En 1985, les 3 premières extensions créées furent alors .US pour les États-Unis (combien croient que le .com est dédié aux USA ?), le .UK pour le Royaume Uni, et .IL pour Israël.
Récemment Nominet a voulu montrer l’évolution d’Internet dans sa portée et sa consommation mondiale. Le résultat en est cette carte du monde, un atlas qui redessine le poids de chaque pays en fonction du nombre d’inscription de noms de domaines pour chaque pays : .FR pour la France, .DE pour l’Allemagne, .BE pour la Belgique et ainsi de suite…
Les États-Unis minuscules et le gigantesque outsider .TK
Au premier regard, beaucoup d’îles et de continents semblent familiers comme le Royaume-Uni ou le continent sud-américain. Certains comme l’Australie ou les États-Unis semblent étrangement petits par rapport à la taille qu’ils occupent sur le planisphère. D’autres semblent avoir carrément disparu comme le continent africain ou la Russie.
Et surtout, à droite de la carte, apparait une immense île avec l’extension .TK !! Ce n’est pas l’Atlantide qui a surgi des profondeurs marines, mais de la petite île de Tokelau dans l’Océan pacifique qui appartient à la Nouvelle-Zélande et qui ne compte pas plus de 1 400 habitants, tandis que l’on comptabilise près de 31 millions de sites internet avec cette extension, faisant ainsi de cette extension le domaine national de premier niveau le plus représenté sur le web. Pourquoi le .TK a-t-il tant de succès ? L’explication tient au fait que l’enregistrement des noms de domaine .TK est gratuit depuis qu’a été créé le Freedom Registry (renommé FreeNom), permettant à toute personne dans le monde d’enregistrer gratuitement son nom de domaine en .TK. On comprend mieux alors que beaucoup ont cherché à déposer leur noms de domaine soit pour éviter le cybersquatting, soit pour faire un site web à moindre frais. Hélas, la gratuité a entraîné des dérives et selon une étude McAfee, 95% des sites créés avec le domaine .TK seraient deux fois plus sujets aux arnaques et comportements abusifs comme le spam et le phishing…
Cette carte montre bien qu’il existe des exceptions à chaque extrême comme les États-Unis ou l’Île de Tokelau; reflétant le taux d’adoption d’internet, la taille du domaine Internet du pays ainsi que sa force économique (comme la Chine par exemple). A l’inverse la carte reflète aussi les inégalités d’accès à Internet : le continent africain est quasi inexistant sur la carte, étant beaucoup plus petit que ce qu’il devrait être. A titre d’exemple, la Guinée-Bissau figure bon dernier avec seulement 2 noms de domaine existants en .gw. Même la Corée du Nord fait mieux avec ces 28 sites web connus.
Cela n’apparait pas sur la carte – car il s’agit d’un domaine de premier niveau non lié à un pays – mais l’extension la plus utilisée dans le monde reste le .COM.
